LA PSYCHOMOTRICITÉ
La psychomotricité est un soin destiné aux nourrissons, aux enfants, aux adolescents et aux adultes ayant des difficultés sur les plans moteur, cognitif, comportemental, relationnel ou émotionnel.
Le psychomotricien est un professionnel paramédical, diplômé d’état. Il travaille sur prescription médicale.
Le psychomotricien vise la prévention, le diagnostic, la rééducation des troubles psychomoteurs.
Les troubles psychomoteurs sont rattachés au corps et au vécu du corps et sont liés aux affects, au vécu du sujet, à son histoire. Ils sont donc très variables dans leur expression. De ce fait, la spécificité de l'approche psychomotrice réside autant dans l'écoute et l'attention particulières portées aux manifestations psychocorporelles et à leurs significations qu'à l'attention portée aux possibilités effectives du sujet.
La thérapie psychomotrice s’exerce autant auprès de personnes ayant des difficultés relationnelles, d’adaptation, de comportement, qu’auprès de personnes ayant un handicap moteur, intellectuel, sensoriel (IMC, traumatisme crânien, anomalie génétique, surdité, cécité…), présentant un trouble psychiatrique (névrose, borderline… ) ou un trouble neuro-développemental (autisme, dyspraxie, TDA/H…).
Quelques uns des outils et médiations du psychomotricien : bilans normés et cotés, parcours moteurs, exercices de coordination et de rythme, relaxation, expression corporelle, jeux de concentration et de planification, stimulation sensori-motrice, activités de motricité fine et de graphisme…
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Selon l’article R4332-1 du code de la santé publique , le champ d’action du psychomotricien concerne :
le retard du développement psychomoteur (perturbation des acquisitions motrices, prématurité…)
les troubles de la maturation et de la régulation tonique (tics, hypertonie, hypotonie…)
les troubles du schéma corporel et de l’image du corps (manque de conscience du corps et/ou d’estime de soi)
les troubles de la latéralité
les troubles de l’organisation spatio-temporelle
la maladresse motrice et gestuelle (TDC, dyspraxie)
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Certains troubles spécifiques peuvent inclure des troubles psychomoteurs :
les troubles des apprentissages (troubles de l’attention et des fonctions exécutives, trouble de l’écriture…)
les troubles du comportement (instabilité, inhibition, trouble des habiletés sociales…)
les troubles envahissants du développement (autisme…)
Les notions psychomotrices sont à considérer comme intriquées. En effet, nous ne pouvons envisager l’action motrice sans les mécanismes cérébraux qui l’accompagnent (concentration, planification du geste…), ni l’impact psychologique qu’elle aura sur nous (confiance, estime de soi, disponibilité relationnelle…).
En résumé, nous considérons l’individu dans sa globalité.
LA PSYCHOMOTRICITÉ POUR QUI, POUR QUOI?
PARENTS / BÉBÉS
Relations précoces - prévention - développement psychomoteur - guidance parentale
Le tout-petit commence à explorer son environnement, à s'exprimer grâce à son tonus, à ses réactions, à ses mouvements.
L'activité du psychomotricien peut être préventive afin d'éviter l'apparition ou la fixation de trouble du développement ou thérapeutique si une difficulté a déjà été dépistée.
Chaque enfant se développe à son rythme, cependant il peut parfois être nécessaire de parler de vos observation à votre pédiatre ou médecin généraliste qui vous conseillera sur l'utilité ou non du bilan psychomoteur.
Principales indications pour le tout petit :
Retards dans les premières acquisitions psychomotrices : tenue de tête (après 3 mois), retournements ventre/dos ou dos/ventre (après 8 mois), position assise (après 10 mois), marche (après 18 mois) …
Suivi en cas de prématurité
Mauvaise régulation du tonus
Un développement psychomoteur dysharmonieux
Handicap qui altère le développement (syndrome neurologique, syndrome génétique…)
Un désintérêt pour son environnement, une difficulté à être en relation
Prévention des mauvaises postures, conseils sur le matériel, le portage…
ENFANTS
Apprentissages - comportement - rééducation
Dans la vie d'un enfant, de nombreuses aptitudes sont requises : se concentrer, tisser des relations sociales, savoir écouter, s'exprimer, s'orienter, apprendre à lire, écrire, savoir manipuler des outils etc.
Chaque enfant franchit ces étapes à son rythme, plus ou moins rapidement. Pour certains le chemin est moins aisé et parfois semé d'embuches. Ceci peut entrainer dévalorisation et manque de confiance en soi, les compétences scolaires s'en trouvent donc altérées.
​Un psychomotricien peut intervenir auprès d'un enfant qui présente :
Des retards ou des décalages qui entravent les acquisition psychomotrices.
Une difficulté à entrer en relation, à prendre des initiatives, à jouer.
Une hyperactivité – un enfant qualifié de trop remuant, qui ne peut rester assis – ou au contraire qui est replié « dans son monde », que l’on n’entend pas.
Un enfant qui se repère mal dans son environnement.
Un enfant qui est maladroit, qui tombe souvent, est « pataud », qui est tout « mou » ou alors trop rigide.
Un enfant qui a du mal à développer sa motricité fine et le graphisme.
Un enfant qui est sensible à l’anxiété, à la perte de confiance en lui, qui bégaie ou qui a des tics.
Un enfant qui présente des difficultés scolaires, qui n’accède pas aux apprentissages et qui a du mal à se concentrer et à être attentif.
ADOLESCENTS
Image du corps - émotions - relations
L’adolescence est une période charnière de la vie. De nombreux changements engendrent parfois un bouleversement corporel important.
Une approche sur l’émotivité, la perception du corps et ses changements peut permettre à l’adolescent de mieux vivre et ressentir autrement les différentes difficultés qu’il peut vivre à cette période particulière.
Il peut-être intéressant de consulter un psychomotricien si vous observer chez votre enfant :
Des freins dans le développement, les apprentissages, l’expression, l’autonomie, l’acceptation.
Des difficultés dans les relations sociales et un changement de comportement (agressivité, évitement, comportement alimentaire modifié…).
Des difficultés émotionnelles : manque de confiance en lui, se sent crispé, angoissé, ne parvient pas à construire une image positive de soi et de son corps.
ADULTES
Gestion des émotions - conscience du corps - maladies - handicap - vécu corporel douloureux
La psychomotricité peut s’adresser à tous mais la démarche fait souvent suite à une situation de souffrance. Aussi le meilleur moment pour consulter est lorsqu’on en ressent le besoin étant donné que le seuil de tolérance à la souffrance est propre à chacun. En psychomotricité, la personne est prise en compte dans sa globalité, au sein de son environnement physique, social et culturel. L’attention est portée sur les interdépendances entre le corps et le psychisme en favorisant les interactions entre le corps, les émotions et la verbalisation de celles-ci.
Pour les adultes, les problématiques traitées en psychomotricité peuvent affecter la sphère des relations professionnelles, personnelles ou intimes. Les principales indications d’un travail en psychomotricité sont :
Modifications de l’image de soi (troubles du schéma corporel et de l’image du corps) : grossesse, opérations, accidents, maladies graves, handicaps, difficultés de gestion de ses émotions …
Douleurs chroniques, stress, anxiété, dépression, troubles somatiques et sexuels, troubles du sommeil
Troubles du comportement alimentaire, addiction
Difficultés relationnelles, problèmes de communication, de confiance en soi, de concentration, burn-out, hyperactivité, impulsivité
Toute personne désirant se recentrer, harmoniser ses fonctions corporelles et psychiques, son équilibre tonico-émotionnel
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SÉNIORS
Maintien des capacités - réadaptation psychomotrice - équilibre - mémoire
L'accompagnement psychomoteur auprès de la personne sénior visera à dégager les compétences sur lesquelles s’appuyer pour favoriser le maintien de l’autonomie ainsi que les difficultés, sources de souffrance sur lesquelles travailler afin de favoriser l’émergence d’un mieux-être. C’est en travaillant sur le lien entre les sphères affective, cognitive et motrice que l’on va aider la personne âgée à conserver son appétit de vivre, à conserver ses capacités, à retrouver un rapport au corps de l’ordre du bien-être, à sortir du vécu du « corps souffrance », du « corps médicalisé »…
Indications psychomotrices et profils thérapeutiques en gériatrie :
Désorientation dans l’espace et le temps
Stimulation cognitive
Troubles de l’équilibre, de la marche, les chutes et syndromes post-chutes
Troubles de la régulation du tonus musculaire et de la coordination des mouvements
Troubles du schéma corporel
Trouble de la relation et de la communication (verbale et non-verbale)
Troubles anxieux ou anxiété
Dépressions et syndrome de glissement
Douleurs aigües et/ou chroniques et souffrances psychiques
Le suivi en psychomotricité peut se faire au cabinet ainsi qu’au domicile de la personne (maison, EHPAD et autres lieux de vie).